
Un vent de discorde a soufflé au sein du parti Les Démocrates à la veille de la présidentielle de 2026. Les députés Éric Houndété et Joël Godonou ont saisi la Cour constitutionnelle pour dénoncer leur exclusion présumée du processus de désignation du duo candidat du parti. Les deux élus reprochaient à leur formation politique, dirigée par l’ancien président Boni Yayi, d’avoir écarté leurs candidatures au motif qu’ils sont titulaires du droit de parrainage, une position qu’ils jugent discriminatoire et contraire à la Constitution.
Dans leur requête, les parlementaires ont soutenu que rien, dans le Code électoral, n’interdit à un député de se parrainer lui-même, rappelant que la loi se borne à fixer le nombre, la répartition et l’appartenance politique des parrains. Ils ont également invoqué des précédents jurisprudentiels et cité le cas de Mariam Chabi Talata, qui s’était auto-parrainée en 2021. Pour eux, leur mise à l’écart traduisait une interprétation abusive du texte et une atteinte à leur droit fondamental de concourir aux fonctions publiques.
Mais le différend n’aura finalement pas prospéré. Dans sa décision, la Cour constitutionnelle, présidée par Dorothée Sossa, a constaté le désistement des deux requérants, acté le 10 octobre 2025. La Haute juridiction a précisé que le recours, à caractère subjectif, visait la défense d’intérêts individuels, ce qui rendait le désistement recevable à toute étape de la procédure. Le dossier a donc été radié du rôle, mettant un terme provisoire à une querelle interne qui fragilise, à quelques mois du scrutin, la cohésion du principal parti d’opposition béninois.
Samuel KAKPO