
À cinq jours du scrutin présidentiel du 12 octobre, Paul Biya a choisi Maroua, bastion symbolique de l’Extrême-Nord, pour sa première grande apparition publique depuis plusieurs mois. Devant une foule galvanisée et en présence de son épouse Chantal Biya, le président sortant, âgé de 92 ans, a réaffirmé sa “détermination intacte” à poursuivre son œuvre à la tête du Cameroun. Dans un discours de vingt-cinq minutes, il a promis emploi, entrepreneuriat et inclusion pour la jeunesse, tout en vantant les réalisations infrastructurelles de son régime.
Mais cette entrée en campagne tardive intervient dans un climat de forte compétition. Tandis que ses anciens alliés du Nord, Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, se posent désormais en rivaux, l’opposition, éclatée et fragilisée par la disqualification de Maurice Kamto, peine à unir ses forces. Dans une région marquée par les tensions sécuritaires et les défis socio-économiques, le choix de Maroua traduit la volonté du président Biya de consolider un ancrage électoral stratégique pour tenter, une fois encore, de prolonger un règne qui dure depuis plus de quatre décennies.
Samuel KAKPO