L’ancien président de la République, Thomas Boni Yayi, est monté au créneau pour dénoncer vigoureusement la nouvelle initiative parlementaire visant à réviser la Constitution afin d’instaurer un Sénat au Bénin. Informé par voie de presse, l’ancien chef de l’État estime que cette démarche, conduite sans consensus national, porte atteinte à l’esprit républicain et menace la cohésion sociale. Selon lui, dans un contexte politique marqué par des tensions et des exclusions, une telle proposition constitue « une initiative inopportune et illégitime » qui n’aurait pour effet que d’accentuer les fractures au sein de la nation.
Thomas Boni Yayi fustige en outre un projet qu’il qualifie d’antidémocratique et contraire aux principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs. Il s’interroge sur la composition, les missions et l’utilité réelle de l’institution projetée, qu’il juge taillée sur mesure au bénéfice d’intérêts particuliers. Dans une déclaration solennelle, il affirme ne pouvoir cautionner cette réforme ni accepter d’en faire partie, même en qualité de membre de droit, dénonçant une dérive susceptible de dénaturer le système politique béninois et de compromettre les acquis démocratiques chèrement conquis.
Fidèle à sa posture de défenseur de la démocratie, l’ancien président appelle les députés du parti Les Démocrates à faire usage de leur minorité de blocage afin de barrer la route à ce projet de révision constitutionnelle. Par cette résistance parlementaire, affirme-t-il, ils rendraient la parole au peuple, seul dépositaire de la souveraineté nationale, en ouvrant la voie à un référendum. « Ensemble, défendons notre République, notre démocratie et notre unité nationale », lance-t-il, exhortant les forces vives de la nation à s’opposer à toute tentative d’altération des équilibres institutionnels et à préserver l’avenir commun.
Samuel KAKPO
