
La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a franchi un cap important dans deux affaires explosives mêlant détournement de fonds publics et escroquerie à grande échelle. Lundi 7 avril 2025, la juridiction spéciale a décidé de joindre les deux procédures impliquant Donald Alexis Acakpo, ancien directeur général de l’Office béninois des sports scolaire et universitaire (OBSSU), pour les faire instruire ensemble.
Ce nouvel acte judiciaire intervient dans deux dossiers retentissants. D’un côté, un détournement présumé de 2,6 milliards FCFA au sein de l’OBSSU ; de l’autre, une escroquerie supposée de 219 millions FCFA au détriment d’un particulier. Au cœur de ces affaires : Donald Alexis Acakpo, son comptable et son ami proche Roland Zossou.
Déjà en janvier 2024, la chambre de jugement de la CRIET s’était déclarée incompétente pour juger l’affaire OBSSU, renvoyant le dossier devant la chambre d’instruction pour complément d’enquête. La même procédure vient désormais d’être appliquée au dossier d’escroquerie, dans une logique de jonction des deux affaires.
Ce qui justifie cette jonction ? La connexité manifeste entre les deux dossiers, tous deux liés à un projet d’investissement dans la commercialisation de fibres de coton, piloté par Roland Zossou. Dans les deux cas, les fonds – publics ou privés – auraient été mobilisés à cette fin, mais dans des conditions jugées frauduleuses par le ministère public.
Lors des débats, la défense elle-même a sollicité cette jonction, estimant que les faits reprochés relèvent d’une même manœuvre financière. Le parquet spécial de la CRIET s’est aligné sur cette position, estimant qu’une instruction unifiée permettrait une meilleure compréhension des responsabilités.
Des accusés en défense, un seul aveu
À la barre, Donald Alexis Acakpo clame son innocence dans les deux dossiers. Son comptable nie également toute implication dans les détournements présumés. Seul Roland Zossou, pivot des deux affaires, a reconnu sa culpabilité dans l’escroquerie de 219 millions FCFA. Ce dernier avait promis des rendements liés à l’achat de coton, sans que l’investissement ne se concrétise.
Les deux affaires suivront désormais un même circuit d’instruction, avant un retour possible devant la chambre de jugement si les charges sont confirmées. Un procès-fleuve en perspective, qui pourrait bien marquer l’histoire judiciaire récente du Bénin.
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