Un drame d’une rare violence a bouleversé le quartier de la corniche nord à Matam, dans la matinée de ce samedi 12 avril. Naby Yaya Touré, 65 ans, a été retrouvé mort dans sa chambre, tué selon toute vraisemblance par son propre fils, Seydouba Touré, âgé d’une trentaine d’années.
C’est un autre fils, Adany Touré, qui a fait la macabre découverte aux premières heures de la matinée. Alerté par des bruits suspects et les déplacements inhabituels de Seydouba, il s’est précipité dans la chambre parentale pour y trouver leur père sans vie, avant de maîtriser le présumé agresseur et d’alerter le voisinage. Leur mère était absente, en déplacement à Boké.
Deux jours avant le drame, une dispute avait éclaté entre Naby Yaya et Seydouba, ce dernier ayant été accusé par son père de vol de téléphone. Selon plusieurs témoignages, des menaces de mort avaient été proférées.
Un témoin rapporte que Seydouba aurait quitté le salon aux alentours de 21 heures sous prétexte de sortir, malgré les réticences de ses frères. C’est leur père qui, à deux reprises, aurait insisté pour lui ouvrir la porte. À son retour, Seydouba portait un petit bidon contenant une substance encore non identifiée.
Vers 4 heures du matin, il aurait été vu faisant plusieurs allers-retours entre la chambre de son père et le salon. À l’intérieur de la pièce, des traces de lutte étaient visibles. Le colonel Mohamed N’Diaye, chef de la Police technique et scientifique, a confirmé la présence de sang, d’objets renversés et de blessures profondes au niveau de la nuque et du crâne de la victime.
« Il semble que le père, affaibli par la maladie et partiellement paralysé, ait été projeté contre un pot dans la douche, avant d’être transporté sur le lit, peut-être pour simuler une mort naturelle », a-t-il indiqué.
Le corps de la victime a été acheminé à la morgue de l’hôpital Ignace Deen, tandis que Seydouba a été placé en garde à vue. Une enquête judiciaire est en cours.
Décrit comme instable, renvoyé de chez sa famille maternelle et récemment revenu chez ses parents, Seydouba était malgré tout très aimé par son père. Cette affection n’aura pas suffi à éviter le pire.
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