
NiLa 4ᵉ édition de la Semaine du Livre à l’Université d’Abomey-Calavi a pris fin ce vendredi 13 juin 2025, dans la salle de lecture de la Bibliothèque centrale, autour d’un café littéraire riche en émotions et en réflexions. Placée sous le thème : « Le rôle de la littérature dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) », cette édition s’est achevée en beauté avec l’invité d’honneur, l’écrivain béninois Daté Atavito BARNABE-AKAYI.
Dès 10h, étudiants, passionnés de lecture et professionnels du livre se sont retrouvés autour de l’auteur pour échanger, questionner et s’inspirer de son parcours. À travers un dialogue ouvert avec le public, l’écrivain a apporté des éclairages sur les genres littéraires, notamment le roman et la poésie, tout en évoquant des épisodes marquants de sa vie ayant influencé son choix pour le genre poétique.
Selon lui, « écrire est un droit universel, mais publier est une responsabilité exigeante ». Il précise :
« J’aime à dire que tout le monde peut écrire, sans distinction de sexe ni d’âge. Mais tout le monde ne doit pas publier. Car publier suppose que l’œuvre possède un degré de littérarité suffisamment élevé pour séduire les maisons d’édition. »
Il a retracé les débuts de sa carrière littéraire, évoquant l’ouvrage paru en 2010, intitulé L’affaire Bissi, fruit d’une passion précoce et d’un engouement manifesté par ses lecteurs. Le choix du titre a été inspiré par l’éditrice elle-même mère de jumeaux – qui a trouvé une résonance personnelle dans le récit mettant en scène des jumelles. Cette anecdote souligne, selon lui, l’importance de l’implication affective et professionnelle des éditeurs dans la valorisation d’une œuvre.
S’adressant aux jeunes écrivains en herbe, Daté Atavito encourage la persévérance et le mentorat :
<span;>> « Ceux qui ont envie d’écrire doivent s’entourer de personnes expérimentées qui les incitent à publier. Ce n’est pas à eux-mêmes de décider de publier. Il faut que les aînés décident pour eux s’il faut publier, et les poussent à aller jusqu’au bout. »
Il témoigne que sa première publication s’est écoulée à cent exemplaires en moins d’un mois, preuve d’un accueil favorable du public et d’un accompagnement bienveillant par les aînés.
Issu d’un univers marqué par la tradition, l’auteur évoque également l’influence de sa grand-mère, fervente adepte du vodoun, qui l’a élevé dans un environnement empreint de chants traditionnels, véritables poèmes en langue locale. Son amour pour la littérature s’est également nourri de lectures bibliques assidues, enrichissant sa sensibilité littéraire entre spiritualité et tradition.
Enfin, Daté Atavito BARNABE-AKAYI a plaidé pour une politique éducative favorisant la lecture des œuvres littéraires à travers les évaluations scolaires :
« Si l’on demande à l’élève de décrire un personnage comme Hangnangnangba, il ne pourra le faire sans lire le roman. C’est un moyen d’encourager la lecture. »
Par cette déclaration, il exprime sa conviction qu’il est possible d’initier à la lecture aussi bien les enfants que les parents, à condition de faire de la littérature une composante vivante et intégrée du système éducatif.
Ainsi s’est achevée cette quatrième édition, dans une ambiance d’inspiration, de transmission et de communion autour des lettres béninoises.
Daté Atavito BARNABE-AKAYI, fidèle à sa vocation, continue de s’adresser à ceux qui souhaitent s’élever par la lecture et l’écriture.
Samuel Richard BOCO KAKPO