
L’Université d’Abomey-Calavi (UAC) a récemment servi de cadre à une rencontre académique d’envergure, réunissant l’équipe rectorale, les responsables des Unités de Formation et de Recherche (UFR), ainsi que les membres de la commission chargée de la réorganisation des formations de master. Cette séance de travail, placée sous la houlette du Recteur, le Professeur Félicien Avlessi, avait pour objectif de restituer les travaux relatifs à la mise en œuvre des décrets reconfigurant l’architecture des formations de deuxième cycle.
Depuis plusieurs mois, une commission ad hoc s’attelle à définir les modalités concrètes du transfert des formations de type « recherche », jusque-là hébergées au sein des écoles doctorales, vers les UFR. Cette réforme, impulsée par les nouveaux textes réglementaires, marque un tournant dans l’organisation académique de l’UAC. Elle vise une plus grande cohérence des offres de formation en intégrant, dans un même cadre, les dimensions professionnelle et scientifique du master.
« Ce que disent les nouveaux décrets, c’est que les écoles doctorales n’accueilleront plus de masters. Ce sont désormais les UFR qui porteront toutes les offres de formation, en intégrant les dimensions professionnelle et recherche dans un même cadre », a précisé le Professeur Sylvain Kpenavoun Chogou, agroéconomiste et rapporteur de la commission.
Une année de transition avant le basculement
Selon les orientations définies, l’année académique 2025-2026 sera consacrée à la transition. Durant cette période, les UFR continueront à recruter exclusivement en master professionnel, permettant ainsi aux différentes entités de l’université de procéder aux ajustements nécessaires. Ce n’est qu’à partir de l’année universitaire 2026-2027 que les masters porteront une dénomination unifiée, sans distinction explicite entre « professionnel » et « recherche ».
« L’objectif est d’offrir aux étudiants une formation plus souple, à même de favoriser aussi bien l’insertion professionnelle que la poursuite en doctorat, tout en respectant les nouvelles exigences réglementaires », a souligné le Professeur Chogou. Il a également précisé que les titulaires d’un master professionnel de la cohorte 2025-2026 pourront soumettre leur dossier aux écoles doctorales à partir de 2026-2027. Ces candidatures feront l’objet d’une évaluation tenant compte, au besoin, d’enseignements complémentaires avant l’inscription en thèse.
Une articulation à repenser avec les écoles doctorales
La redéfinition des rôles entre les différentes entités universitaires pose avec acuité la question de l’articulation entre les UFR, les laboratoires de recherche et les écoles doctorales. Le Recteur, dans une démarche inclusive, a ouvert le débat : « Aujourd’hui, on transfère les masters au département. Mais quel sera le rapport entre le département, les laboratoires et les écoles doctorales ? Je vous laisse le temps de réfléchir », a-t-il lancé à l’assistance, appelant la communauté universitaire à s’impliquer activement dans la refonte de ce maillage institutionnel.
« Ce décret, nous allons l’appliquer. Il n’est pas à modifier. Pensons à la vie de notre université, à cette maison commune que nous allons servir pour un temps et ensuite quitter », a-t-il exhorté avec un sens élevé de responsabilité académique.
Une réforme collective et participative
La commission invite dès à présent les acteurs académiques à faire remonter leurs contributions, propositions et observations. Cette dynamique participative vise à garantir une réforme pleinement appropriée par l’ensemble de la communauté universitaire, avec pour seul horizon : une offre de formation cohérente, conforme aux standards internationaux et adaptée aux besoins du pays.
Par cette profonde réorganisation, l’Université d’Abomey-Calavi s’engage dans un tournant historique de son développement académique, avec la volonté de rester une institution de référence au service de l’excellence scientifique et de l’innovation pédagogique.
Samuel Richard BOCO KAKPO