
Tensions d’une gravité inédite au Moyen-Orient. En ce lundi 16 juin 2025, les hostilités entre l’État d’Israël et la République islamique d’Iran ont franchi un nouveau seuil, faisant craindre une escalade militaire majeure dans une région déjà profondément marquée par l’instabilité.
Alors que les premières lueurs du jour se lèvent sur une zone endeuillée par les violences, Téhéran a annoncé, par la voix d’un porte-parole du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, des frappes « sans interruption jusqu’à l’aube », en représailles à des opérations menées par l’armée israélienne dans le nord-est du pays. La capitale iranienne, jusque-là relativement préservée, a été la cible de tirs de missiles, dont l’un aurait atteint le siège de la télévision d’État, marquant une attaque symbolique forte contre les institutions du régime.
Dans un communiqué publié dans l’après-midi, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont enjoint les civils iraniens à évacuer certaines zones sensibles, notamment dans les environs de Damavand, à quelques dizaines de kilomètres de Téhéran. Selon les autorités israéliennes, ces zones abriteraient des installations militaires stratégiques et des centres de commandement liés aux opérations extérieures de l’Iran.
Une escalade méthodique et préoccupante
Depuis plusieurs semaines, les signes avant-coureurs d’un affrontement direct entre les deux puissances s’accumulaient. À la suite d’une série d’attaques attribuées à des groupes affiliés à l’Iran en Syrie, au Liban et en mer Rouge, Israël avait multiplié les frappes préventives. Mais les échanges de ce lundi témoignent d’un changement de posture : il ne s’agit plus seulement d’actions indirectes ou de guerre par procuration, mais d’une confrontation frontale aux conséquences potentiellement dévastatrices.
Les chancelleries occidentales, tout en appelant à la retenue, peinent à faire entendre leur voix. À l’ONU, le Conseil de sécurité s’est réuni en urgence en fin de journée, sans parvenir à un consensus. Les États-Unis ont réaffirmé leur engagement pour la sécurité d’Israël, tandis que la Russie et la Chine ont appelé au dialogue, tout en exprimant leur préoccupation face à la montée des tensions.
Un avenir incertain
À Téhéran, l’état d’alerte est maximal. Des sirènes d’alarme retentissent par intermittence et les habitants, inquiets, se pressent dans les abris souterrains. Le président iranien a dénoncé une « agression lâche » et promis une riposte à la hauteur de « la dignité du peuple iranien ».
De son côté, Israël assure qu’il « prendra toutes les mesures nécessaires pour garantir sa souveraineté et la sécurité de sa population ». Dans les territoires frontaliers et sur l’ensemble du territoire israélien, les réservistes ont été rappelés et les systèmes de défense aérienne activés.
L’évolution de cette crise reste incertaine, mais les analystes s’accordent à dire qu’une désescalade rapide semble peu probable. L’heure est désormais à la vigilance internationale et à la mobilisation diplomatique, dans l’espoir d’éviter un embrasement généralisé.
Samuel Richard BOCO KAKPO