Le différend diplomatique entre le Bénin et le Niger s’enlise davantage. En déplacement à Gaya ce samedi, le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire au pouvoir à Niamey, a réaffirmé avec fermeté son refus de rouvrir les frontières avec le Bénin. Pour lui, tout assouplissement serait perçu comme une trahison envers le peuple nigérien. « Tant que la situation n’évoluera pas du côté béninois, le Niger n’a d’autre choix que de maintenir la frontière fermée », a-t-il martelé devant une foule acquise à sa cause.
Cette déclaration traduit la persistance d’un climat de méfiance entre les deux pays voisins depuis le coup d’État de juillet 2023. Niamey continue d’accuser Cotonou d’abriter sur son sol des forces étrangères, notamment françaises et belges, jugées hostiles au régime nigérien. Une accusation que le gouvernement béninois rejette catégoriquement, évoquant une manipulation politique destinée à justifier l’isolement diplomatique du Niger.
Les conséquences de cette impasse sont lourdes pour les populations frontalières, dont les activités économiques sont asphyxiées par la fermeture prolongée des postes frontaliers. Tandis que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) appelle au dialogue et à la désescalade, Niamey semble pour l’instant s’enfermer dans une logique de défiance, au risque d’aggraver davantage la fracture entre deux nations historiquement liées par la géographie, le commerce et la fraternité des peuples.
Samuel KAKPO
