
L’Assemblée nationale du Sénégal a procédé, ce vendredi 27 juin 2025, à l’adoption de son nouveau règlement intérieur. Ce texte revisité introduit des réformes majeures visant à renforcer la transparence, la rigueur institutionnelle et la performance de l’action parlementaire. Il marque ainsi une nouvelle ère dans l’organisation et le fonctionnement de l’hémicycle sénégalais.
Parmi les innovations phares, figure l’institutionnalisation du recrutement des assistants parlementaires. Leur présence devient désormais obligatoire, avec la mise en place d’un statut juridique spécifique et la création d’une division administrative dédiée. Cette mesure vise à professionnaliser l’accompagnement des députés dans l’accomplissement de leurs missions législatives et de contrôle.
Le texte prévoit également un réaménagement des commissions permanentes, dont la composition passe de 30 à 35 membres, à l’exception de deux commissions particulières. Cet ajustement ambitionne de mieux refléter les équilibres politiques et de renforcer la capacité de travail desdites commissions.
Autre nouveauté significative : la création d’un comité permanent d’évaluation des politiques publiques. Ce nouvel organe aura pour mission d’apprécier l’impact des décisions gouvernementales et de formuler des recommandations à l’intention des pouvoirs publics.
Les commissions d’enquête parlementaire voient, elles aussi, leur cadre d’intervention renforcé. Les moyens d’enquête sont élargis, les convocations rendues contraignantes, et lesdites commissions peuvent désormais saisir directement le procureur de la République en cas de présomption d’infractions. Un net renforcement du pouvoir de contrôle de l’Assemblée.
S’agissant de la gouvernance de l’institution, la procédure d’élection du Président de l’Assemblée nationale est clarifiée, notamment en ce qui concerne la gestion des cas de vacance du poste. Cette disposition vise à prévenir tout flou juridique et à garantir la stabilité de l’organe législatif.
La procédure de levée de l’immunité parlementaire a également été revisitée. Elle devient plus transparente et protectrice des droits fondamentaux des parlementaires, tout en préservant l’indispensable équilibre entre responsabilité et immunité.
Sur le plan de la représentativité, le règlement consacre un effort accru en faveur de la parité au sein du Bureau. Pour ce faire, les modalités d’élection du Président sont désormais dissociées de celles des autres membres du Bureau, permettant une application plus rigoureuse du principe d’égalité entre les sexes.
Enfin, dans une dynamique d’ouverture institutionnelle, l’Assemblée nationale actera la création d’une chaîne parlementaire. Ce média, dédié à la retransmission des débats et activités parlementaires, entend renforcer la transparence, l’accessibilité et l’information du public sur les travaux de la représentation nationale.
Samuel Richard BOCO KAKPO