
Le général Assimi Goïta
Au Mali, le général Assimi Goïta consolide son pouvoir. Le chef de la junte militaire a officiellement signé une nouvelle loi lui accordant un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable sans limitation, sans passer par les urnes.
Cette mesure, adoptée la semaine dernière par l’organe législatif désigné par l’armée, marque un tournant décisif dans la trajectoire politique du pays. La loi signée mardi et rendue publique jeudi permet à Goïta de rester à la tête de l’État jusqu’en 2030 au minimum, remettant en cause la promesse initiale d’un retour au pouvoir civil en mars 2024.
Lors de son accession au pouvoir, à la suite du coup d’État de 2021, le général Goïta avait assuré que la transition militaire viserait principalement à restaurer la stabilité face à la menace djihadiste. Il s’était également engagé à organiser des élections démocratiques pour un retour à un régime civil.
Mais cet engagement s’est progressivement effrité. En début d’année, les autorités de transition ont organisé une consultation nationale fortement contestée, boycottée par une grande majorité des forces politiques et de la société civile. Cette consultation, dirigée par les militaires, a abouti à la désignation directe d’Assimi Goïta comme président, sans scrutin populaire, pour un mandat renouvelable de cinq ans.
Cette décision soulève des inquiétudes quant à l’avenir démocratique du Mali, déjà confronté à de nombreuses crises sécuritaires, économiques et sociales. De nombreux observateurs dénoncent un durcissement autoritaire du régime militaire et une mise à l’écart croissante des voix dissidentes.