
Une investigation effectuée au cœur de certaines composantes de la nation a conduit à un tri important des enjeux et implications de ce qui garantira, au regard du contexte actuel, une paix pendant et après les échéances électorales générales. Pour sceller la suite du parcours du Bénin vers une nation unie et prospère, il faut des préalables ou un minimum de concensus entre les acteurs politiques présents sur la scène de l’animation publique, comme vers les années 1990 à 2006, où nous avons assisté à un cycle ponctué par une bipolarisation politique, marquée par Mathieu Kérékou et Soglo Nicephore. Une période post conférence nationale très agitée faite de tensions diverses ,que chaque camp à cette époque a pu juguler pour préserver la paix au Bénin.
Avec le recul du temps, une rétrospective amène à reconnaître que ceci a été possible grâce à la grandeur des deux hommes d’États, grandeur qui a permis d’hisser le Bénin au dessus des intérêts égoïstes. Les difficiles moments vécus n’ont pu empêcher en aucun cas, la marche de notre démocratie avec des continuités et des alternances de régimes, respectueux de la constitution .
Les réformes politiques , structurelles et leurs lots d’incertitudes
Pendant qu’on y est, les réformes sont diversement appréciées. Elles ont créé dans une certaine mesure, un contexte politique plus que jamais tendu dans les camps qui se regardent.
Pour aller à une décrispation, Il faut prendre repère sur les expériences et les leçons du passé. Un peuple dit – on, qui ignore son passé ou son histoire est voué à la perdition.
La classe politique sous l’avènement de la rupture est divisée. Les forces en présence sont quasiment dans une position de refus de dialogue. Rien qu’à évoquer l’exemple du cas du code électoral où les propositions du Cadre de Concertation de l’opposition sont rangées dans les placards. On constate aussi l’impossibilité de la société civile appuyée par l’église qui servent d’interface et de modératrices à concilier les positions. Celles – ci ont également prêché dans le désert face à l’épineuse question du code qui, selon certains observateurs, réserve des surprises incommensurables si l’on n’y prend garde.
En scrutant la situation politique actuelle, il ressort que le ping-pong où le dialogue de sourd qu’on observe est la résultante de l’adversité entre deux hommes: Patrice Talon et Boni Yayi. Le premier est le successeur du second au sommet de l’Etat.
Rien qu’en faisant une rétrospective des malheureux événements des années 2019 et 2021 qui ont laissé des stigmates dans chacun des camps, on peut déduire et analyser la gravité des series de crises qui ont secoué le pays.
A l’analyse, ces faits ne sont-ils pas le curseur qui a fait bouger les lignes et qui ont conduit certains à franchir le rubicond ?
Aussi, n’est-il pas temps de regarder la réalité en face ?
Malgré le dernier tête à tête des deux protagonistes de Novembre 2023, aucune avancée ni compromis n’a été obtenu auprès de l’actuel Président de la République.
Boni Yayi dans sa posture d’ancien Président et chef de file de l’opposition s’est retranché dans son coin, dans un lourd silence qui laisse présager les préparatifs d’un grand derby.
Il observe la courbe de l’actualité avec des prises de contact politique de haut niveau. La riche expérience politique et les tumultes de l’implosion du parti Fcbe originel qu’il a connu sont autant de choses qui ont aguerri l’homme de Tchaourou qui veille au contrôle sans faille de sa troupe. Détenteur de la signature du parti qui s’est doté des textes solides, il constitue aux yeux de l’opinion le dernier rempart ou le bouclier d’acier qui protège les députés de l’opposition. Ceux-ci bénéficient d’un regard bienveillant des militants et sont surveillé dans leurs faits et gestes par les mandants.
Sur la question des manœuvres sporadiques de la police républicaine qui empêche certains meetings des voix proches de Boni Yayi disent que les consignes reçus sont des mots d’ordre de retenues sur tout ce qui semble à la provocation, l’adoption de comportement qui concourt à paix est recommandé par le chef.
Pour pérenniser la paix et éviter un éventuel impasse
Il faut des actes forts pour sceller une Réconciliation entre Patrice Talon qui est confronté à l’épreuve du pouvoir avec des désaccords entre certains acteurs qui, sous plusieurs prétextes ont pris leurs distances vis-à-vis de celui-ci. Presqu’à la fin de son mandat, le chef de l’Etat doit détendre l’atmosphère vicé qui règne dans le pays. De son piédestal de compétiteur né, il doit prouver et révéler à ses adversaires qu’il est aussi un grand homme d’Etat : tendre la main à chacun pour dire que son amour pour le Bénin a été la seule raison qui soit , c’est cet amour qui l’a poussé à se mettre au dessus des relations individuelles qu’il a avec tous.
Avec le Président Yayi le clivage et les positions différentes que chacun défend doivent être un tremplin qui doit les amener à s’élever au dessus des questions partisanes, afin de discuter du futur et des intérêts du Bénin.
Car une descente dans les arènes du pouvoir indique que plusieurs personnalités rêvent de voir ce rapprochement se concretiser pour l’intérêt de la nation.dans ce registre, un ancien Président de l’Assemblée nationale, soutenant l’action du chef de l’Etat a laissé entendre à travers ces analyses dans un cercle restreint que pendant qu’on y est, << Patrice Talon est le Problème mais Yayi Boni, la solution >>.
Et si le chef de l’Etat invitait en bon père de la nation, son ainé qui lui a passé le témoin pour échanger sur les sujets politiques brûlants du pays ?
Malick Chabi Yiro ✍🏻