La Commission électorale indépendante (CEI) a entamé, dimanche 26 octobre 2025, la publication des premiers résultats partiels de l’élection présidentielle tenue la veille en Côte d’Ivoire. Sans surprise, le président sortant Alassane Ouattara s’impose très largement, avec des scores dépassant parfois les 90 % dans plusieurs localités du Nord. À 83 ans, le chef de l’État semble plus que jamais en mesure de briguer un quatrième mandat, porté par un électorat fidèle et une opposition fragmentée.
Dans les bastions septentrionaux du pouvoir, notamment à Kani, Kong ou Ferkessédougou, les résultats frisent l’unanimité, avec des taux de participation proches des 100 %. À l’inverse, le Sud et l’Ouest du pays se sont distingués par une faible mobilisation, conséquence d’un désintérêt électoral manifeste. À Abidjan, le contraste est saisissant : dans des communes comme Cocody, le taux de participation ne dépasse guère les 20 %, mais Alassane Ouattara y recueille tout de même plus des deux tiers des suffrages exprimés.
Cette domination quasi absolue s’explique en grande partie par l’absence des principaux adversaires du président sortant. Ni Tidjane Thiam, écarté pour des questions de nationalité, ni Laurent Gbagbo, radié pour des raisons judiciaires, n’ont pu se présenter. Dès lors, malgré la présence symbolique de quelques challengers, le scrutin s’apparente davantage à une formalité qu’à une véritable compétition démocratique. Une fois encore, la Côte d’Ivoire semble se diriger vers une réélection sans suspense, dans un climat d’indifférence populaire et de déséquilibre politique profond.
Samuel KAKPO
