– Un bye-bye pour rester cohérent avec sa conscience et son peuple.
Face à la tentation d’un rapprochement jugé dangereux avec la mouvance présidentielle, Boni Yayi songerait à démissionner de la présidence du parti Les Démocrates (LD). Un acte aux allures de coup de tonnerre, qui traduirait son profond désaccord avec certaines orientations internes et son refus de toute compromission politique.
Un désaccord profond au sein du parti
Selon des sources proches du parti, l’ancien chef de l’État serait exaspéré par la volonté de certains cadres de nouer un accord de législature avec un parti de la mouvance présidentielle.Ces derniers espéreraient, à travers ce rapprochement, obtenir des postes électifs et des avantages politiques. Une démarche que Boni Yayi considère comme une trahison vis-à-vis de la ligne d’opposition ferme qu’il défend depuis la création des Démocrates.
Le refus d’une compromission jugée dangereuse
Depuis son retour en politique et sa prise de fonction à la tête du parti en 2023, Boni Yayi s’est présenté comme le symbole d’une opposition sans concession au régime du président Patrice Talon. Il estime que s’engager dans un quelconque « deal politique » alors que l’exclusion, le problème des détenus et exilés politiques demeurent intacts, reviendrait à renier les sacrifices consentis depuis son départ du pouvoir et à tourner le dos aux principes qui ont motivé la création du parti.
La méfiance de Yayi s’expliquerait notamment par la proposition formulée récemment par le chef de l’État lors d’une sortie médiatique. Pour l’ancien président, il serait incohérent de se livrer à un pouvoir qu’il a constamment combattu politiquement, surtout à un moment où, selon lui, ce régime montrerait des signes d’essoufflement.
La démocratie béninoise en ligne de mire
Au cœur de cette divergence se trouve également le projet de création d’un Sénat, porté par la majorité présidentielle dans le cadre d’une révision constitutionnelle. Boni Yayi y voit une menace pour la démocratie béninoise, estimant que cette réforme conduirait à la mise en place d’un système de pensée unique et à l’effondrement progressif du pluralisme politique.
Refusant d’être complice d’un processus qu’il juge contraire aux acquis démocratiques, l’ancien président privilégierait une rupture claire avec toute démarche susceptible d’affaiblir son combat pour une opposition forte et cohérente.
Malick Chabi Yiro ✍🏻
