
La police militaire armée monte la garde alors que les partisans du leader de l'opposition Kizza Besigye, invisible, organisent une manifestation dans la ville de Kampala.
L’Ouganda a franchi un cap inquiétant. Le Parlement a adopté mardi une loi controversée permettant désormais aux civils d’être jugés devant des tribunaux militaires. Une décision dénoncée comme une atteinte grave à la démocratie par l’opposition et les défenseurs des droits humains.
Selon africanews.com, cette mesure intervient quelques mois après que la Cour suprême avait interdit ce type de procès, jugeant que les tribunaux militaires n’étaient pas compétents pour juger des civils. En réponse, le régime du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, a poussé une nouvelle législation contournant ce verdict.
Selon le texte, tout civil « en association » avec des personnes relevant du droit militaire pourra être traduit en cour martiale. Une formulation vague, taillée sur mesure pour museler la dissidence à l’approche des élections de 2026.
L’opposition a dénoncé une manœuvre pour réprimer les voix critiques. Plusieurs députés ont quitté le Parlement en signe de protestation, tandis que des ONG évoquent une violation flagrante de la Constitution.
Museveni, âgé de 80 ans, semble vouloir verrouiller le système en faveur de son fils, le général Muhoozi Kainerugaba, pressenti comme son successeur. Le spectre d’une transition par un « coup d’État en douceur » plane sur le pays.
L’Ouganda, qui n’a jamais connu d’alternance pacifique depuis son indépendance, semble glisser chaque jour davantage vers un régime militaire déguisé.