L’édition de Zone Franche diffusée ce dimanche 16 novembre 2025 sur Canal 3 Bénin restera sans doute comme l’une des interventions politiques les plus structurées de ces derniers mois. Invité face à deux journalistes rompus aux grands entretiens, l’Honorable Gérard Gbenonchi, Président de la Commission des Finances et Secrétaire général de l’Union Progressiste le Renouveau, a offert une prestation d’une grande maîtrise, articulée autour d’une analyse méthodique des transformations institutionnelles en cours. Avec une clarté rare, il a explicité la philosophie qui sous-tend la révision constitutionnelle récemment adoptée, affirmant que celle-ci constitue non seulement « une avancée majeure », mais également un instrument de stabilisation démocratique. Il a rejeté avec fermeté toute idée d’improvisation dans le recours à l’article 154, rappelant qu’il s’agit d’une procédure constitutionnelle éprouvée, conforme à l’esprit des institutions. L’allongement du mandat présidentiel à sept ans apparaît, selon lui, comme une réponse pragmatique à la nécessité d’offrir davantage de temps à l’action publique afin qu’elle soit planifiée, exécutée et évaluée dans une continuité cohérente.
Au centre des interrogations soulevées par les journalistes figurait également la création du Sénat, souvent perçue par l’opinion comme une possible source de lourdeur institutionnelle. Gbenonchi a dissipé ces inquiétudes en présentant la nouvelle Chambre comme un rouage essentiel dans la consolidation du processus législatif, de même qu’un vecteur de raffinement démocratique. À ses yeux, le bicamérisme permettra d’approfondir le contrôle des lois, de réduire les risques d’erreurs normatives et de renforcer la qualité du travail parlementaire. Quant aux préoccupations budgétaires suscitées par l’introduction de cette institution, le responsable politique s’est voulu rassurant : les charges liées au Sénat et à l’allongement des mandats ont été anticipées et intégrées dans une trajectoire financière rigoureuse. Il prédit, en outre, que cette nouvelle configuration institutionnelle améliorera la lisibilité du cadre politique et renforcera l’attrait du pays auprès des investisseurs et des agences de notation internationales.
Abordant enfin les enjeux politiques du moment, Gérard Gbenonchi a rappelé la discipline et la cohésion qui caractérisent la préparation de son parti aux échéances électorales à venir. Évoquant les difficultés auxquelles fait face le parti Les Démocrates dans certaines procédures, il a appelé à une responsabilité partagée, estimant que la paix sociale et la vitalité démocratique doivent primer sur les tensions partisanes. Sur le budget général de l’État pour 2026, il a réaffirmé la volonté de la Commission des Finances de livrer un texte réaliste, orienté vers la soutenabilité et le développement durable.
Samuel KAKPO
